«
Nous ignorons à qui bénéficie le loup mais savons à qui il porte
préjudice »
31.07.12 - T. BASTERRA |
LLANES.
Les syndicats d’éleveurs soutiennent les éleveurs
des Picos de Europa dans leur demande de réduction de la population de loups
sur le versant asturien du Parc National. « Nous sommes totalement sur la
même ligne que leur pétition. Tous les jours des informations nous arrivent sur
les nouveaux dégâts et nous avons même prévenu la Conseillère à l’Elevage et
l’Agriculture que ça ne pouvait plus durer », affirme Ramón Artime,
président de ASAJA /Association des jeunes Agriculteurs, équivalent du CNJA en
France/ pour les Asturies, qui assure : « ce ne sont pas les
indemnisations que veut l’éleveur, ce qu’il veut c’est vivre de son
exploitation, mais lorsque les dommages se produisent il veut bien sûr qu’on
les lui paie et ce n’est pas ce qui se fait ». Le président régional de
ASAJA estime que le Gouvernement de la Principauté devrait abonder un budget
d’un millions d’euros pour tous les dégâts causés l’an dernier par le loup, et
il lui demande de prendre une décision : « Il faut savoir une fois
pour toutes ce qu’on préfère dans les Asturies : ou les éleveurs, ou les
animaux sauvages ».
De son côté, le Secrétaire Général de l’UCA
/Section asturienne de l’UPA : Union des petits agriculteurs et éleveurs/,
Joaquín López, assure que :
« ce qui l’emporte dans les Picos, c’est le loup » et s’il reconnaît
au canidé le droit d’avoir un espace protégé, « sa population est
aujourd’hui totalement incontrôlée. » Il fait remarquer : « dans
les Picos, le petit bétail a été rentable pour les fromages qu’il permet de
fabriquer et qui, comme le Gamonèu et le Cabrales, offrent une importante
valeur ajoutée », mais les attaques ont aussi affecté ces deux
productions : « ces deux fromages ne peuvent être produits en plus
grande quantité à cause du loup, c’est un prédateur qui attaque davantage
brebis et chèvres qui sont des proies plus faciles. »
« Nous ignorons à qui bénéficie le loup mais
savons à qui il porte préjudice. Chaque année il y a davantage de déclarations
d’attaques et de moins en moins de chèvres et brebis dans les Picos ce qui a
des conséquences sur l’environnement », ajoute López qui rappelle que le
problème ne se pose pas uniquement dans cette zone Est mais que d’autres zones
des Asturies partagent le problème, c’est le cas à Aller, Teverga ou Grado,
sans oublier la zone Sud Ouest de la région.
Mercedes Cruzado, secrétaire générale de COAG
/principal syndicat agricole espagnol, il coordonne des associations régionales
ou provinciales très soucieuses de leur indépendance/, soutient la même
position : « On ne peut plus continuer à accepter les dommages causés
par le loup. On perd beaucoup d’argent à cause de lui, que ce soit celui
dépensé par l’Administration pour compenser les dommages et les éleveurs le verraient
bien plus utile à de nouveaux plans d’amélioration du secteur, ou celui perdu
par les éleveurs eux-mêmes pour les dommages qui ne sont pas compensés ».
Elle considère que dans la zone Est comme dans toute la région :
« tout le terrain susceptible d’être utilisé par le bétail devrait être
libre de loups ».
Traduction : B.Besche-Commenge, ASPAP/ADDIP
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