« Il
ne sert à rien d’encourager le pastoralisme si on ne règle pas le problème du
loup »
Les producteurs agroalimentaires déplorent que les
attaques constantes du canidé finissent par affecter la production du Gamonèu,
le fromage emblématique de la zone.
23.06.12 -
T. BASTERRA | LLANES.
« Quel que soit l’éleveur de la comarque avec
qui tu parles, la première chose qu’il te raconte ce sont les attaques de loup
que son bétail a subies. C’est un problème grave, et nous réclamons à
l’Administration qu’elle se préoccupe davantage des éleveurs parce qu’ils sont
atteints dans leurs exploitations ». C’est ce que déclare très clairement Roberto
Aramburu, l’un des porte-parole du Groupement des Entreprises Innovantes dans
le Secteur Agroalimentaire de l’Est des Asturies. Comme le lui ont rapporté les
éleveurs, cette année les attaques vont affecter la production du fromage
Gamonèu.
« Dans les Picos de Europa, le principal
problème des éleveurs a toujours été le loup. Il a le droit d’exister, mais il
faut le réguler parce que la surpopulation actuelle est invivable. Il y en a de
plus en plus et davantage dispersés. De fait, certains sont passés sur la
Sierra del Cuera », ajoute-t-il. Et il affirme que non seulement les
fromagers mais aussi les éleveurs viande sont concernés par le problème :
« Ils estivent moins de bétail parce que les veaux sont attaqués ».
Cette année les attaques au cheptel ont été constantes et il considère que
« les politiques de relance du pastoralisme et les investissements
importants réalisés pour réhabiliter les cabanes dans les estives afin que les
éleveurs fabriquent le Gamonèu ne servent à rien si on ne cherche pas à
solutionner le principal problème auquel ils sont confrontés, c’est à dire le
loup ».
Moins de
producteurs.
Le porte-parole du Groupement indique que c’est
pour cette raison que de moins en moins de producteurs se lancent dans la
fabrication du fromage de montagne.
Avant ce cri d’alarme d’Aramburu, la même semaine
déjà, le Président du Conseil Régulateur du Gamonèu, Gerardo Niembro, avançait
que cette production autochtone se verrait affectée cette année par les
conséquences du loup : en effet, outre les morts chez les brebis et les
chèvres, les troupeaux qui restent sur l’estive sont victimes du stress et
donnent moins de lait que d’habitude avec, surtout, un taux de glucose plus élevé
ce qui a des conséquences directes sur la qualité de ce produit typiquement
asturien.
Traduction : B.Besche-Commenge, ASPAP/ADDIP
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