du
16 mars 2013 à ROCHEFORT-SAMSON
Présents à la Tribune : Mr THIRARD Guillaume, Sous-préfet de Die, Mr
VIGNON Claude, Conseiller Général, M.CURT Président de l’association, A. JOUVENT Secrétaire,
J.-Y GIRARD, A. BAUDOUIN.
Dans la
salle : 120 adhérents et sympathisants, Madame GIT Conseillère régionale, les représentants de la
confédération paysanne, de la coordination rurale, de l’association des
Transhumants des Hauts Plateaux du Vercors, l’Association Solidarité Pastorale,
la Fédération des Acteurs Ruraux.
Accueil très
chaleureux par M. BERANGER, maire du village.
Introduction par
Michel CURT, président de l’Association des Eleveurs et Bergers du Vercors.
1) Présentation du bilan des attaques et
des coûts engendrés pour 2012 par Jean-Yves Girard
Bilan des attaques en Drôme en 2012 :
69 attaques pour
226 victimes (204 ovins, 18 caprins, 3 bovins et un équin), 13 dossiers rejetés
+ 82 ovins issus de 4 troupeaux différents dont l’indemnisation a été acceptée
du fait de la circulaire du 27 Juillet 2011, 23 caprins sont toujours en cours
d’instruction. 199 bêtes disparues n’ont été remboursées qu’au titre des pertes
indirectes (20% des pertes directes), elles n’apparaissent dans aucun bilan.
Il faut
connaitre la circulaire du 27/07/2011 sur l’indemnisation des bêtes disparues
mais aussi le remboursement des frais vétérinaires et des clôtures endommagées
(sur factures). Joindre Annette si vous
souhaitez des explications.
En Isère en 2012, 46 attaques pour 203
victimes et 16 constats rejetés pour 35 bêtes. Montant des indemnisations =
51 100 €
Certains éleveurs
ne font plus de déclaration pour des raisons diverses ce qui minimise le nombre
de victimes.
Coût
des mesures de protection :
A ce jour, la Drôme
a engagé 945 736€ pour 186 contrats prévus, 112 ont été payés pour la
somme de 538 687 € montant qui va changer en fonction du retour des
contrats. La Drôme bat tous les records
en matière de protection (évolution entre 2010 et 2011 de 72,74%). Cependant sur 66
attaques imputées au loup au 22/12, 11
surviennent sur des troupeaux non protégés, 10 sur des troupeaux ayant 1
mesure de protection, 27 sur des troupeaux ayant 2 mesures, 18
sur des troupeaux ayant 3 mesures et 40 en présence de
patous….
En Isère,
109 troupeaux sont protégés pour un engagement de 673 826 €.
En France :
en 2011, 1299 unités pastorales étaient protégées pour 7,5 millions
d’euros et 1 424 000 € pour
4 913 victimes soit un total de 8 924 000€, en 2012, le montant
de la protection devrait s’élever entre 9 et 10 millions d’euros pour au
minimum 6 021 victimes et 1 909 651 € (somme provisoire pour
l’indemnisation), 15 départements « accueillent » des loups en
2012 contre 9 en 2010.
2) Présentation
du classement en cercles par Annette JOUVENT
L’attribution de
mesures de protection se fait selon le classement des communes en cercle 1 ou
cercle 2. Pour être classé en cercle 1, il faut être en Zone de Présence Permanente
avec des indices de présence confirmés par le réseau loup lynx ainsi que des
dommages constatés (au moins une attaque).
Pour être classé
en cercle 2, il faut être en zone d’extension prévisible, avoir eu au moins une
attaque dans les deux ans ou être sur une commune intercalée entre des communes
en cercles 2.
Il peut y avoir
déclassement de 1 à 2 si aucune attaque
n’est arrivée dans les 2 ans (avec une certaine souplesse si des contrats de
protection sont en cours).
On comprend
l’enjeu qu’il y a a être classé en cercle 1 ou 2 si l’on veut bénéficier des
mesures de protection. Il est donc
important de signaler aux gardes ou à la DDT toute présence de loups découverte
sur un territoire : animaux sauvages ou domestiques prédatés, des
empreintes de pattes etc, pour le maintien des communes en cercle de
protection.
Cercles 1
en Drôme en 2012 : 123 communes en 2013. Sont déclassées de cercle
1 à 2 : Barbières, Aouste sur Sye, Dieulefit. Passent du cercle 2 en
cercle 1 : La Bégude de Mazenc, St Dizier en Diois, Barret de Lioure,
Villefranche le château car au moins une attaque imputable au loup ayant fait
au moins une victime y a été constatée en 2012.
Cercles 2
en Drôme en 2013 : 84 communes dont Mollans sur Ouvèze, La Penne
sur Ouvèze, Pierrelongue sont classés en cercle2 pour garder une cohérence avec le Vaucluse.
En Isère
en 2012, 84 communes étaient en cercle 1 et 82 en cercle 2 en 2013, 96
seront classées en cercle1 et 80 en cercle 2.
3) Bilan moral et des activités de l’association
par Alain BAUDOUIN Voir le journal associatif pour ce
point.
Nous affirmons
la nécessité d’un « contre pouvoir » à l’administration et d’un
apport différent et complémentaire aux syndicats. Une association forte et
reconnue, des membres nombreux, actifs et informés est une nécessité impérative
face à la gravité actuelle et à venir de
la prédation.
4) Présentation du nouveau Plan National
Loup par Mr THIRARD , Sous-préfet de Die.
Le nouveau Plan
National Loup, confirme que le loup conservera son statut de strictement
protégé et que l’Etat poursuivra son effort de préservation du pastoralisme.
Monsieur le Sous-
préfet commente différents points du Plan National Loup.
Rapidement, on
se heurte à toutes les limites de ce texte. Il est impossible de relater ici la
totalité des interventions, elles ont essentiellement portées sur :
- La trop grande
proximité démontrée par l’enquête parlementaire de 2002 entre les administrations
et les responsables des associations écologistes, rien n’a changé depuis cette
date.
- L’impérieuse
nécessité de la renégociation de la Directive Habitat et Convention de
Berne ;
- Les positions
de l’UICN France, Europe, Internationale ;
- Les positions
de la Suisse qui va anticiper les dégâts ;
- Le vocabulaire
du Plan National Loup volontairement vague qui rend difficile toute attribution
de tirs de défense ou de prélèvement et
ouvre la porte du tribunal aux associations écologistes les plus extrémistes, à
l’affut de bonnes occasions pour s’enrichir
et protéger les loups ;
- La
responsabilité et la sécurisation des chiens de protection : quelles responsabilités,
avec quels moyens ?
- Qu’en est-il
des mesures de protection sur les bovins et les équins ? Demande à faire
remonter aux instances de décisions ;
- La
responsabilité de l’Etat dans la baisse des exploitations agricoles en France,
encore aggravée par la prolifération de loups qui rend impossible la
transmission des exploitations en Zone de Présence Permanente ;
- L’Etat qui ne protège
pas les biens et les personnes ;
- La récente
attaque à St BARDOUX à quelques mètres des maisons et à 5 km à vol d’oiseau du
centre ville de Romans, et de souligner que les loups s’adapte aux clôtures et
mesures de protection ;
- Les attaques
de vautours sur un troupeau dans le sud de la Drôme ayant fait une soixantaine
de victimes (brebis en mise bas et agneaux), attaques non reconnues mais ayant
entrainé la création d’un observatoire du comportement des vautours (à suivre).
- Les caméras
placées de façon illicite par des associations écologistes sur des terrains
privés, pour observer le comportement
des bergers, leur travail, et les actions menées éventuellement en direction du
loup.
- Et l’article
6 « Le seuil de prélèvement
maximal sera calculé selon une méthode basée sur le taux de croissance
résiduelle. Ce taux permettra de garantir une augmentation du nombre de loups
tout en permettant d’augmenter le nombre possible de prélèvements »
Entraine la révolte
de l’assistance qui demande depuis des années que le nombre de loups soit
maitrisé.
Enfin, « Il convient de ne pas porter
atteinte à la conservation de l’espèce » entraine un long
débat, car à partir de quel seuil, cette espèce sera-t-elle en état de
conservation ?
Un débat
participatif s’en suivra, révélateur d’un climat de tension, d’incompréhension,
de colère mais sûrement pas de résignation.
5) Le CERCLE
Notre 2ème
invité, M. ROBERT, éleveur (retraité) de brebis laitières sur le Causse Méjean,
production de Roquefort, nous relate que la première attaque sur le Causse le
12/05/2012 a fait environ 150 victimes et a amené les éleveurs à créer le
CERCLE (pour Collectif des Eleveurs de la Région des Causses de la Lozère et
leur Environnement). Ce collectif a su réunir les différents
syndicats et agir ensemble pour sensibiliser les hommes politiques et parvenir
à une proposition de loi portée par le Sénateur BERTRAND, acceptée par le Sénat qui va être soumise à
l’Assemblée Nationale.
Les associations
(Association des Eleveurs et Bergers du Vercors + Solidarité Pastorale + FAR +
Eleveurs transhumants) ont adhéré à ce texte estimant que cette proposition devrait
entrainer un débat à l’Assemblée Nationale et que ce texte national, permettrait
dans les zones ou les activités pastorales sont gravement perturbées une
destruction supplémentaire de loups, indépendamment des tirs de
prélèvement ou de défense autorisés par le Plan National Loup.
Où que nous
soyons, éleveurs ou bergers, notre combat est commun, nous ne luttons pas seulement
contre les loups qui ne sont rien sans les associations écologistes qui les
protègent, mais contre l’Etat, Bruxelles et leurs conventions signées sans
concertation préalable avec les principaux intéressés et sans réflexion suffisante.
Un long débat
s’en suivra sur la Convention de Berne et la Directive Habitats et l’absolue
nécessité de la révision de ces textes.
6) La
Fédération des Chasseurs de la Drôme
L’intervention
de Mr HURTEVENT, Président de l a
Fédération des Chasseurs de la Drôme, conclura cette rencontre en évoquant
l’étude scientifique réalisée par un administrateur de la fédération Mr
MAZALAIGUE, sur l’évolution de la population de loups de 2013 à 2018, laquelle
compte tenu d’une augmentation médiane de 20%
devrait dépasser les 600 loups en 2018. Mr HURTEVENT rappelle que le
loup est strictement protégé par la Directive Habitat et la Convention de Berne
au motif que son statut de conservation est considéré comme défavorable. Se
pose alors la question de connaitre le
seuil à partir duquel ce statut est susceptible de devenir favorable ?
Cette question, maintes fois réitérée auprès des plus hautes instances
européennes et françaises n’a jamais obtenu de réponse. Tout simplement parce
qu’en fixant un seuil on ouvrirait, sans risque de contentieux, des
possibilités de régulation ou de destruction bien plus importantes que celles
qui sont accordées aujourd’hui. C’est pourquoi la fédération des chasseurs a
souhaité lancer ce débat à travers l’étude évoquée ci-dessus de façon à faire
évoluer le statut de conservation du loup en fonction de données scientifiques
et non selon les errements idéologiques d’une écologie radicale.
Mr HURTEVENT a
rappelé le soutien total de la fédération des chasseurs aux actions de
prélèvements conduites sous l’autorité du préfet par l’ONCFS, la louveterie et
les chasseurs drômois. Il en a profité pour indiquer que grâce à l’action du
sous-préfet de Die, l’opération visant à mettre à la disposition de la garderie
et de la louveterie une carabine dotée d’une lunette à amplification de lumière
va considérablement améliorer la réussite des tirs de prélèvement.
7) Revendications réaffirmées
Nous avons
réitéré auprès de Mr le Sous-préfet nos propositions en matière de régulation
de loups :
- Accorder un
droit de tir de défense à l’ éleveur et autres détenteurs de port d’armes
désignés par lui, sans condition préalable, sans délai, transcrit dans des
textes sans ambiguïté de façon à ne laisser aucune porte ouverte pour des
recours au tribunal. Ces tirs seront également accordés aux louvetiers et aux
agents de l’ONCFS, aux chasseurs pendant toute la période de chasse en
précisant que le loup n’est pas un gibier.
- Mettre en
œuvre immédiatement les marges de manœuvre existantes dans la directive Habitat
pour augmenter les prélèvements sur la population de loups. Le calcul de quota
de prélèvement doit être établi sur la population réelle et non à minima (EMR).
- DEMANDER A L’UNION EUROPEENNE LE RETRAIT
DU LOUP DES ANNEXES II et IV DE LA DIRECTIVE HABITAT qui ne peuvent plus
concerner une espèce aussi dynamique et aussi adaptable.
Propositions qui
rejoignent celles du Centre d'Etudes et de Réalisations
Pastorales Alpes-Méditerranée.
Remerciements
aux invités.
Remerciements aux
nombreux éleveurs, bergers et sympathisants présents dans la salle pour la
pertinence et la ferveur de leurs interventions qui démontrent si cela était
encore nécessaire, l’absolue nécessité de continuer à nous battre.
Secrétaire :
Annette JOUVENT
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