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dimanche 10 février 2013

Cohabitation impossible?


Le blog de la FAR signale aujourd’hui l’article du journal Le Monde : « Peut-on capturer des loups pour les empêcher d'attaquer le bétail ? » et cite la fin de cet article : « On donne à la société humaine l'illusion de contrôler une espèce sauvage, déplore Jean-David Abel, de FNE. La seule cohabitation possible avec les troupeaux passe par des tirs d'effarouchement et de défense et, en dernier recours, l'abattage. »

 

Constat archi connu et notamment souligné dans une étude d’une spécialiste dont il faut d’abord dire deux mots du statut et du contexte, c’est essentiel. Représentant l’ADDIP je viens de participer à Bruxelles à un atelier de travail de la Commission Environnement « on EU action large carnivore », pas besoin de traduire. Pour la première fois des représentants français confrontés au problème étaient invités, Alpes et FNO étaient représentées. Pas un seul pays pour lequel la cohabitation prédateurs-éleveurs soit possible et se passe bien. D’Allemagne (rien moins que le Ministère Fédéral de l’Environnement), Autriche, Roumanie, Slovaquie, Suède, Finlande, et France bien sûr le même constat que résume cette intervention roumaine : « que la Commission atterrisse dans la réalité, les sociétés ont de plus en plus conscience de ce qui se passe et sont très préoccupées ».

 

Tous les documents de travail remis auparavant étaient entre autres fondés sur les travaux d’une scientifique, spécialiste des grands carnivores, Petra Kaczensky ; par exemple : Status, management and distribution of large carnivores – bear, lynx, wolf & wolverine – in Europe DECEMBER 2012 - Part 2-, pages 2, 9, 11, 19, 68, 88-89, 91, 100, 125, 147-149 (non disponible en ligne).

Difficile alors de ne pas tenir compte de ses analyses, et notamment de sa conclusion d’une étude de 1999 (oui, déjà !) dans la revue spécialisée Ursus :

 

« Il n’y a pas d’exemple en Europe où des systèmes de pâturage extensif avec de faibles pertes cohabitent avec des populations viables d’ours et de loups dans le même espace. » A propos de la mesure soi disant clef de protection des troupeaux, le parcage nocturne en clôture, la même auteure souligne qu’en Slovénie : « l’analyse des prédations montre de plus grands dégâts lorsque l’ours attaque des bêtes dans de telles clôtures que lorsqu’elles pâturent librement. » (Kaczensky, Petra., Large Carnivore Depredation on Livestock in Europe.  Ursus 11:59-71. 1999. 


 

Les choses sont claires, et l’auteur insoupçonnable de quoi que soit par les acharnés des grands carnivores et de la soi disant « cohabitation ». On est bien face à un choix politique au sens premier du mot : que veut-on pour nos massifs ? Du sauvage qui naturellement rend quasiment impossible pastoralisme et élevage extensif, sinon dans des conditions insupportables pour hommes et troupeaux, ou l’inverse.

 

Je pense profondément qu’il est temps d’arrêter de balader les uns et les autres en structures dites de « concertation », « groupe ceci », «  table ronde cela » pour poser, en vrai, des problèmes de grande personne. C’est ce que vient de décider le ministère de l'Ecologie pour les Pyrénées : faire un diagnostic d’ensemble, envisager la biodiversité pyrénéenne globalement, au delà de la comptabilité de telle ou telle espèce, en prenant en compte pastoralisme et brebis. Pourquoi ce qui est possible ici ne le serait-il pas là ?

 

Bruno Besche-Commenge.
 
a suivre un compte rendu de la réunion de Bruxelles

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