Lors de la visite ministérielle dans la drome, l'Association des Eleveurs et Bergers du Vercors Drome Isère, Solidarité Pastorale, la Fédération des Acteurs Ruraux ont été reçu par Madame La Conseillère du ministre.
La rencontre fut cordiale et constructive, nous lui avons remis la document ci dessous, a l'attention des ministres:
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Monsieur Le Premier Ministre
« Par leur contribution à la production, à l'emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l'agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l'espace montagnard.
- Un travail doit être établis en vue de la révision de la convention de Berne et de la directive dite « habitats ». Une espèce dont le Taux de Croissance Annuel Moyen est de 27,5% n'a pas de raison de bénéficier d'une protection totale. Le loup doit donc être retiré de la liste des espèces strictement protégées. (1)
donc si le nombre de loup est bien de 250 en 2012 le tcam est de 27%
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La rencontre fut cordiale et constructive, nous lui avons remis la document ci dessous, a l'attention des ministres:
"
Monsieur Le Premier Ministre
Monsieur Le Ministre de
l'agriculture
Introduction :
L'année 2012 est
celle de la commémoration des 20 ans de présence du loup en France
et plus spécialement dans les Alpes. Les protecteurs des prédateurs
et l'état parlaient alors de cohabitation. Les éleveurs mettaient
en avant l'impossibilité de celle-ci.
Depuis ces 20 ans
les discours n'ont pas varié. Avec cependant une différence :
Les éleveurs ont apportés les preuve de leurs affirmations. Dès le
début, dans le Mercantour, puis progressivement dans le reste des
Alpes, les éleveurs ont suivi les préconisations de l'état et ont
mis en place « les mesures de protection » imposant des
modifications en profondeur de nos techniques de travail. Depuis, le
nombre de victimes n'a jamais cessé de croître.
En signant 148
contrats de protection pour 825 000euros en 2011 et pour le seul
département de la Drôme, les éleveurs ont adhéré massivement
aux prescriptions de l’État pour protéger leurs troupeaux. La
continuité des prédations prouve, ici aussi, que les mesures
préconisées sont inefficaces (224 victimes officiellement reconnues
au 4 décembre, ce chiffre ne tenant pas compte des disparues qui ne
seront pas indemnisées, des blessées, des avortements, des
conséquences du stress....( Bilan départemental en pièce jointe)
L’ensemble des
ruraux déclare d'une même voix l'impossible cohabitation entre
le loup et le pastoralisme.
De ce fait ils
affirment que, l'élimination systématique de tous les loups qui
s’approchent des troupeaux est la seule mesure qui
puisse faire que perdurent nos élevages pastoraux et ceci dans les
minutes qui suivent une attaque et non après de semaines de dérives
administratives.
Enfin elles
constatent que le loup est classé « Least Concerm »
c’est-à-dire « Préoccupation mineure » dans la
liste mondiale de l’UICN et que son classement sur la liste rouge
Française ne respecte pas la règle de cet organisme. Le loup
n'étant pas en danger mondial la protection dont il bénéficie n'a
aucun sens. (article sur l'UICN en pièce jointe)
La
protection intégrale a créé chez les loups un comportement
conduisant vers une certaine familiarité. Certains n’ont plus
d’appréhension à l’égard des hommes et se rapprochent des
bergeries et des maisons. Nous avertissons l’État du fait que les
loups présentent un facteur d’insécurité indiscutable inscrit
dans l'histoire.
Faut-il également
rappeler l'article L 113-1 du Code Rural qui stipule que :
« Par leur contribution à la production, à l'emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l'agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l'espace montagnard.
« En conformité avec les dispositions des traités
instituant la Communauté économique européenne, le Gouvernement,
reconnaissant ces rôles fondamentaux de l'agriculture, du
pastoralisme et de la forêt de montagne, s'attache à :...
…..
« 8° Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l'ours dans les territoires exposés à ce risque ».
…..
« 8° Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l'ours dans les territoires exposés à ce risque ».
L’État qui a voulu protéger les
loups, se doit d'assumer les conséquences qui découlent de sa
présence : Il doit de ce fait mettre en place des réformes
courageuses pour permettre la survie des élevages
Nos
revendications
-
L'élimination des loups doit être réalisée en priorité par des
agents de L'ONCFS par des lieutenants de louveterie ou par d'autres
corps de l'état capables d'assumer cette tache.
Les
éleveurs et les bergers doivent être autorisés à défendre leurs
troupeaux dès l'instant qu'ils sont susceptibles de subir des
attaques et ce sans aucunes mesures administratives préalables autre
que la détention du permis de chasser. La validation annuelle de
celui-ci doit être rendue non obligatoire ou être prise en charge
par l'état.
- Le
financement pour la mise en place des mesures de protection doit
être porté à un taux de 100% et les versements doivent être plus
rapides voir anticipés en ce qui concerne le paiement des salaires
car de nombreux éleveurs ne peuvent pas avancer des sommes aussi
élevées. Ces mesures doivent rester facultatives. Les « cercles
1 et cercles 2 » doivent disparaître pour permettre une
anticipation à ceux qui le souhaitent et traiter de manière
égalitaire tous les éleveurs et bergers confrontés à la présence
du loup.
-
L’indemnisation des dégâts doit être réellement réalisée au
bénéfice du doute et les animaux disparus doivent être
systématiquement indemnisés (dès le premier) ce qui n'est pas le
cas aujourd'hui.
-
L'état doit assumer en totalité les conséquences juridiques qui
peuvent découler de la mise en place des mesures de protection, et
notamment celles liées aux dégâts que peuvent provoquer les chiens
de protection sur la faune sauvage d'une part mais aussi en cas de
morsures sur des humains. Nous attirons particulièrement votre
attention sur le fait que les chiens de races Montagnes des Pyrénées
ne sont pas suffisamment efficaces (deux sont morts en faisant leur
travail cette année dans notre département) et que les éleveurs
commencent à mettre en place des chiens venus des pays de l'Est ou
de Turquie. Le risque d'accident grave n'en sera que plus grand.
L’État doit mettre en place des mesures juridiques efficaces
évitant des poursuites judiciaires à l'égard des éleveurs et
bergers.
- Un travail doit être établis en vue de la révision de la convention de Berne et de la directive dite « habitats ». Une espèce dont le Taux de Croissance Annuel Moyen est de 27,5% n'a pas de raison de bénéficier d'une protection totale. Le loup doit donc être retiré de la liste des espèces strictement protégées. (1)
-
Une attention particulière et des mesures dérogatoires de la
part de l'administration pour ceux qui ont cessé leur activité ou
vont la cesser. Ils n’ont pas, en plus de voir détruite leur
activité professionnelle et souvent leur vocation, à assumer la
responsabilité des engagements que la présence du loup leur empêche
de tenir.
- Nous n'accepterons pas que le loup puisse être assimilé à une
contrainte environnementale et que
soit mis en place une Indemnité
Compensatoire de Contrainte Environnementale. Celle-ci serait
forcement forfaitaire et de ce fait injuste et discriminatoire.
- Enfin nous refusons catégoriquement l'idée de zonage qui
signifie discrimination. Il serait
absolument inique et pour nous
inacceptable que certains d'entre nous doivent vivre sous la
contrainte de la vie avec le loup et que d'autres puissent en être
exempts.
Conclusion
Depuis 20 ans les élevages sont en difficulté lorsque
leurs cheptels se trouvent dans les secteurs de
présence du loup.
Lors des épisodes de prédation intense que peuvent subir certains
troupeaux , les
éleveurs et les bergers peuvent se trouver en
situation de « burn out » avec toutes les conséquences
qui en découlent : perte du sommeil, dépression, agressivité.
En période de crise , l'état pourrait être tenté
d'appliquer comme à d'autres dossiers une réduction
budgétaire.
Nous souhaitons effectuer à ce sujet une mise en garde majeure :
Les élevages ne
pourront pas assumer une baisse des indemnisation
avant une réelle réduction du nombre de
prédations.
Il convient par contre de s'interroger sur l’apport du
loup à l'économie et de le comparer à celui de
l'activité
agricole en zone de montagne. De la même manière, il faut
s'interroger sur la part d'apport
du loup à l'ensemble de la
biodiversité et au développement durable par rapport aux effets de
l'élevage sur les territoires de montagne.
(1)
la formule de calcul d'un taux de croissance annuel
moyen est la suivante
(V2/V1)^(1/V3)-1 =
quand V1 est la valeur
début
V2 est la valeur finale
V3 est le nombre de périodes
soit pour le loup V1 = 2 en 1993
V2 = 250 en 2012 (source oncfs
réseau loup)
V3 = 20 années
d'où (250/2)^(1/20)-1=
0,273050116
donc si le nombre de loup est bien de 250 en 2012 le tcam est de 27%
Bravo, merci à toutes associations et tous ces bénévoles qui se dépensent sans compter face à l'adversité.
RépondreSupprimerGengis Khan.