Pour que l'action de cette fédération continue penser a adhérer

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Page 2) Communiqué de presse et publication

Page 3) Photo de prédation

Page 4) Attaques de loups sur l'homme

Page 5) Combien d'animaux cruellement massacrés par les loups en France?


assemblée générale de la FAR

Pour une campagne et une montagne vivantes et dynamiques sans loup

AG





jeudi 28 mars 2013

Compte-rendu de l’Assemblée Générale de l’Association des Eleveurs et Bergers du Vercors Drôme-Isère


 
du 16 mars 2013 à ROCHEFORT-SAMSON

 

Présents à la Tribune :   Mr THIRARD Guillaume, Sous-préfet de Die, Mr VIGNON Claude, Conseiller Général, M.CURT Président  de l’association, A. JOUVENT Secrétaire, J.-Y GIRARD,  A. BAUDOUIN.

Dans la salle : 120 adhérents et sympathisants, Madame GIT  Conseillère régionale,  les représentants de la confédération paysanne, de la coordination rurale, de l’association des Transhumants des Hauts Plateaux du Vercors, l’Association Solidarité Pastorale, la Fédération des Acteurs Ruraux.

Accueil très chaleureux par M. BERANGER, maire du village.

Introduction par Michel CURT, président de l’Association des Eleveurs et Bergers du Vercors.

1) Présentation du bilan des attaques et des coûts engendrés pour 2012 par Jean-Yves Girard

 Bilan des attaques en Drôme en 2012 :

69 attaques pour 226 victimes (204 ovins, 18 caprins, 3 bovins et un équin), 13 dossiers rejetés + 82 ovins issus de 4 troupeaux différents dont l’indemnisation a été acceptée du fait de la circulaire du 27 Juillet 2011,  23 caprins sont toujours en cours d’instruction. 199 bêtes disparues n’ont été remboursées qu’au titre des pertes indirectes (20% des pertes directes), elles n’apparaissent dans aucun bilan.

Il faut connaitre la circulaire du 27/07/2011 sur l’indemnisation des bêtes disparues mais aussi le remboursement des frais vétérinaires et des clôtures endommagées (sur factures). Joindre Annette  si vous souhaitez des explications.

 En Isère en 2012, 46 attaques pour 203 victimes et 16 constats rejetés pour 35 bêtes. Montant des indemnisations = 51 100 €

Certains éleveurs ne font plus de déclaration pour des raisons diverses ce qui minimise le nombre de victimes.

Coût des mesures de protection :

A ce jour, la Drôme a engagé 945 736€ pour 186 contrats prévus, 112 ont été payés pour la somme de 538 687 € montant qui va changer en fonction du retour des contrats.  La Drôme bat tous les records en matière de protection (évolution entre 2010 et 2011 de 72,74%). Cependant  sur 66 attaques imputées au loup au 22/12,  11 surviennent sur des troupeaux non protégés, 10 sur des troupeaux ayant 1 mesure de protection, 27 sur des troupeaux ayant 2 mesures, 18 sur des troupeaux ayant 3 mesures et 40 en présence de patous….

En Isère, 109 troupeaux sont protégés pour un engagement de 673 826 €.

En France : en 2011, 1299 unités pastorales étaient protégées pour 7,5 millions d’euros  et 1 424 000 € pour 4 913 victimes soit un total de 8 924 000€, en 2012, le montant de la protection devrait s’élever entre 9 et 10 millions d’euros pour au minimum 6 021 victimes et 1 909 651 € (somme provisoire pour l’indemnisation), 15 départements «  accueillent » des loups en 2012  contre 9 en 2010.

2) Présentation du classement en cercles par Annette JOUVENT

L’attribution de mesures de protection se fait selon le classement des communes en cercle 1 ou cercle 2. Pour être classé en cercle 1, il faut être en Zone de Présence Permanente avec des indices de présence confirmés par le réseau loup lynx ainsi que des dommages constatés (au moins une attaque).

Pour être classé en cercle 2, il faut être en zone d’extension prévisible, avoir eu au moins une attaque dans les deux ans ou être sur une commune intercalée entre des communes en cercles 2.

Il peut y avoir déclassement de 1 à 2  si aucune attaque n’est arrivée dans les 2 ans (avec une certaine souplesse si des contrats de protection sont en cours).

On comprend l’enjeu qu’il y a a être classé en cercle 1 ou 2 si l’on veut bénéficier des mesures de protection. Il est donc important de signaler aux gardes ou à la DDT toute présence de loups découverte sur un territoire : animaux sauvages ou domestiques prédatés, des empreintes de pattes etc, pour le maintien des communes en cercle de protection.

Cercles 1 en Drôme en 2012 : 123 communes en 2013. Sont déclassées de cercle 1 à 2 : Barbières, Aouste sur Sye, Dieulefit. Passent du cercle 2 en cercle 1 : La Bégude de Mazenc, St Dizier en Diois, Barret de Lioure, Villefranche le château car au moins une attaque imputable au loup ayant fait au moins une victime y a été constatée en 2012.

Cercles 2 en Drôme en 2013 : 84 communes dont Mollans sur Ouvèze, La Penne sur Ouvèze, Pierrelongue sont classés en cercle2  pour garder une cohérence avec le Vaucluse.

En Isère en 2012, 84 communes étaient en cercle 1 et 82 en cercle 2 en 2013, 96 seront classées en cercle1 et 80 en cercle 2.

3) Bilan moral et des activités de l’association par Alain BAUDOUIN  Voir le journal associatif pour ce point.

Nous affirmons la nécessité d’un « contre pouvoir » à l’administration et d’un apport différent et complémentaire aux syndicats. Une association forte et reconnue, des membres nombreux, actifs et informés est une nécessité impérative face à la gravité actuelle et à venir  de la prédation.

4) Présentation du nouveau Plan National Loup par Mr THIRARD , Sous-préfet de Die.

Le nouveau Plan National Loup, confirme que le loup conservera son statut de strictement protégé et que l’Etat poursuivra son effort de préservation du pastoralisme.

Monsieur le Sous- préfet commente différents points du Plan National Loup.

Rapidement, on se heurte à toutes les limites de ce texte. Il est impossible de relater ici la totalité des interventions, elles ont essentiellement portées sur :

- La trop grande proximité démontrée par l’enquête parlementaire de 2002 entre les administrations et les responsables des associations écologistes, rien n’a changé depuis cette date.

- L’impérieuse nécessité de la renégociation de la Directive Habitat et Convention de Berne ;

- Les positions de l’UICN France, Europe, Internationale ;

- Les positions de la Suisse qui va anticiper les dégâts ;

- Le vocabulaire du Plan National Loup volontairement vague qui rend difficile toute attribution de tirs de défense ou de prélèvement  et ouvre la porte du tribunal aux associations écologistes les plus extrémistes, à l’affut de  bonnes occasions pour s’enrichir et protéger les loups ;

- La responsabilité et la sécurisation des chiens de protection : quelles responsabilités, avec quels moyens ?

- Qu’en est-il des mesures de protection sur les bovins et les équins ? Demande à faire remonter aux instances de décisions ;

- La responsabilité de l’Etat dans la baisse des exploitations agricoles en France, encore aggravée par la prolifération de loups qui rend impossible la transmission des exploitations en Zone de Présence Permanente ;

- L’Etat qui ne protège pas les biens et les personnes ;

- La récente attaque à St BARDOUX à quelques mètres des maisons et à 5 km à vol d’oiseau du centre ville de Romans, et de souligner que les loups s’adapte aux clôtures et mesures de protection ;

- Les attaques de vautours sur un troupeau dans le sud de la Drôme ayant fait une soixantaine de victimes (brebis en mise bas et agneaux), attaques non reconnues mais ayant entrainé la création d’un observatoire du comportement des vautours (à suivre).

- Les caméras placées de façon illicite par des associations écologistes sur des terrains privés,  pour observer le comportement des bergers, leur travail, et les actions menées éventuellement en direction du loup.

- Et l’article 6  «  Le seuil de prélèvement maximal sera calculé selon une méthode basée sur le taux de croissance résiduelle. Ce taux permettra de garantir une augmentation du nombre de loups tout en permettant d’augmenter le nombre possible de prélèvements »

Entraine la révolte de l’assistance qui demande depuis des années que le nombre de loups soit maitrisé.

Enfin,  «  Il convient de ne pas porter atteinte à la conservation de l’espèce » entraine un long débat, car à partir de quel seuil, cette espèce sera-t-elle en état de conservation ?

Un débat participatif s’en suivra, révélateur d’un climat de tension, d’incompréhension, de colère mais sûrement pas de résignation.

5) Le CERCLE

Notre 2ème invité, M. ROBERT, éleveur (retraité) de brebis laitières sur le Causse Méjean, production de Roquefort, nous relate que la première attaque sur le Causse le 12/05/2012 a fait environ 150 victimes et a amené les éleveurs à créer le CERCLE (pour Collectif des Eleveurs de la Région des Causses de la Lozère et leur Environnement). Ce collectif a su réunir les différents syndicats et agir ensemble pour sensibiliser les hommes politiques et parvenir à une proposition de loi portée par le Sénateur BERTRAND,  acceptée par le Sénat qui va être soumise à l’Assemblée Nationale. 

Les associations (Association des Eleveurs et Bergers du Vercors + Solidarité Pastorale + FAR + Eleveurs transhumants) ont adhéré à ce texte estimant que cette proposition devrait entrainer un débat à l’Assemblée Nationale et que ce texte national, permettrait dans les zones ou les activités pastorales sont gravement perturbées une destruction supplémentaire de loups, indépendamment des tirs de prélèvement ou de défense autorisés par le Plan National Loup.

Où que nous soyons, éleveurs ou bergers, notre combat est commun, nous ne luttons pas seulement contre les loups qui ne sont rien sans les associations écologistes qui les protègent, mais contre l’Etat, Bruxelles et leurs conventions signées sans concertation préalable avec les principaux intéressés  et sans réflexion suffisante.

Un long débat s’en suivra sur la Convention de Berne et la Directive Habitats et l’absolue nécessité de la révision de ces textes.

6) La Fédération des Chasseurs de la Drôme

L’intervention de Mr HURTEVENT, Président de l           a Fédération des Chasseurs de la Drôme, conclura cette rencontre en évoquant l’étude scientifique réalisée par un administrateur de la fédération Mr MAZALAIGUE, sur l’évolution de la population de loups de 2013 à 2018, laquelle compte tenu d’une augmentation médiane de 20%  devrait dépasser les 600 loups en 2018. Mr HURTEVENT rappelle que le loup est strictement protégé par la Directive Habitat et la Convention de Berne au motif que son statut de conservation est considéré comme défavorable. Se pose alors la question  de connaitre le seuil à partir duquel ce statut est susceptible de devenir favorable ? Cette question, maintes fois réitérée auprès des plus hautes instances européennes et françaises n’a jamais obtenu de réponse. Tout simplement parce qu’en fixant un seuil on ouvrirait, sans risque de contentieux, des possibilités de régulation ou de destruction bien plus importantes que celles qui sont accordées aujourd’hui. C’est pourquoi la fédération des chasseurs a souhaité lancer ce débat à travers l’étude évoquée ci-dessus de façon à faire évoluer le statut de conservation du loup en fonction de données scientifiques et non selon les errements idéologiques d’une écologie radicale.

Mr HURTEVENT a rappelé le soutien total de la fédération des chasseurs aux actions de prélèvements conduites sous l’autorité du préfet par l’ONCFS, la louveterie et les chasseurs drômois. Il en a profité pour indiquer que grâce à l’action du sous-préfet de Die, l’opération visant à mettre à la disposition de la garderie et de la louveterie une carabine dotée d’une lunette à amplification de lumière va considérablement améliorer la réussite des tirs de prélèvement.

7) Revendications réaffirmées

Nous avons réitéré auprès de Mr le Sous-préfet nos propositions en matière de régulation de loups : 

- Accorder un droit de tir de défense à l’ éleveur et autres détenteurs de port d’armes désignés par lui, sans condition préalable, sans délai, transcrit dans des textes sans ambiguïté de façon à ne laisser aucune porte ouverte pour des recours au tribunal. Ces tirs seront également accordés aux louvetiers et aux agents de l’ONCFS, aux chasseurs pendant toute la période de chasse en précisant que le loup n’est pas un gibier.

- Mettre en œuvre immédiatement les marges de manœuvre existantes dans la directive Habitat pour augmenter les prélèvements sur la population de loups. Le calcul de quota de prélèvement doit être établi sur la population réelle et non à minima (EMR).

- DEMANDER A L’UNION EUROPEENNE LE RETRAIT DU LOUP DES ANNEXES II et IV DE LA DIRECTIVE HABITAT qui ne peuvent plus concerner une espèce aussi dynamique et aussi adaptable.

Propositions qui rejoignent celles du Centre d'Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée.

 

Remerciements aux invités.

Remerciements aux nombreux éleveurs, bergers et sympathisants présents dans la salle pour la pertinence et la ferveur de leurs interventions qui démontrent si cela était encore nécessaire, l’absolue nécessité de continuer à nous battre.

 

Secrétaire :

Annette JOUVENT

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