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Objet : Science et avenir d’avril 2013 – Loïc Chauveau, « L’ours en état d’urgence »
Cité dans l’article en tant que représentant de l’ADDIP, j’avais expédié à M. Chauveau, à sa demande, plusieurs dossiers analysant les raisons de fond de notre opposition non pas à l’ours en tant qu’espèce, ce serait ridicule, mais à l’introduction sur le massif d’ours slovènes censés remplacer une population ursine autochtone aujourd’hui disparue (courriel du10 mars 2013 - 19:48:33 – HNEC).
Parmi ces dossiers, l’analyse du régime alimentaire des ours par des spécialistes internationaux et français dont M. Quenette, chef de projet de l'unité de recherche consacrée aux ours à l'ONCFS. Ces travaux scientifiques montraient que la vulgate diffusée à ce propos ne correspondait pas à la réalité, divers biais conduisant à sous évaluer la part d’alimentation carnée dans ce régime.
D’une part, si des restes végétaux apparaissent dans ces excréments, leur aspect grossier et leur abondance (quasi totalité du volume des laissés) « indique une faible capacité du tube digestif de l’ours brun à effectuer une dégradation poussée de la matière végétale » (Étude coproscopique … - Revue de Médecine Vétérinaire, 2003, 154/10). En clair, il y a d’autant plus de matière végétale qu’il ne peut pas s’en nourrir !
D’autre part, étant donné que les résidus de la digestion de la viande passent en quasi totalité dans l’urine, que celle-ci n’est jamais prélevée (ce serait sportif !), les informations fournies par les excréments sont biaisées comme le soulignaient déjà en 2000 les spécialistes norvégiens et autrichiens chargés de la rédaction, pour l’UE, du Plan d'action pour la conservation de l'ours brun en Europe (en anglais), page 26 de la traduction récente :
« Etant donné qu’elle est très digeste et d’une grande valeur nutritionnelle, la viande semble jouir de leur préférence quand elle est disponible. /…/ La plupart des études sur les habitudes alimentaires de l’ours brun se fondent sur l’analyse de leurs déjections et sous estiment l’importance des animaux, et notamment des mammifères, dans le régime de cette espèce. » (http://book.coe.int/ftp/2731.pdf)
Or que fait M. Chauveau dans cet article ? Après m’avoir cité rapidement, page 60, sur les problèmes de fond de la biodiversité pyrénéenne, il oppose à mon analyse (« et ce malgré »)… le mythe de l’ours herbivore dont je lui ai fourni les preuves scientifiques de l’irréalité !
D’autres éléments viennent ajouter à ce gauchissement de l’article, notamment sur la nature, l’état et l’avenir réels de la population actuelle d’ours dans les Pyrénées, condamnée à l’artificialité permanente pour une viabilité naturelle impossible à atteindre. Sources : les documents de travail fournis par la groupe grands carnivores des programmes Life Europe lors de la récente session de travail où, en janvier dernier, je représentais l’ADDIP, et les analyses des spécialistes de l’espèce, notamment généticiens, à propos des ours cantabriques. Il serait trop long d’aborder cet aspect pourtant central et que je documentais.
Tout cela n’est pas sérieux, très idéologique, un parti pris dont M. Chauveau a le droit, mais qui n’a pas sa place dans une revue qui nous a habitués à autre chose, attachée à fournir à des lecteurs, non spécialistes mais heureusement curieux, des données scientifiques fiables sur lesquelles fonder une réflexion motivée.
Sur le plan du régime alimentaire au moins, une mise au point me paraît incontournable dans un prochain numéro de votre revue, incontournable pour les raisons scientifiques que je viens de rappeler et qui n’ont rien à voir avec les positions des uns ou des autres face aux réintroductions.
Je rends public par ailleurs ce courrier tant dans notre réseau national de diffusion qu’au niveau des médias.
B. Besche-Commenge – ADDIP – 11 avril 2013
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ci dessus une lettre ouverte de l'ADDIP que nous nous devons de tous soutenir pour que les médias arrivent un jour a ne plus faire de l'endoctrinement mais de l'information
Objet : Science et avenir d’avril 2013 – Loïc Chauveau, « L’ours en état d’urgence »
Cité dans l’article en tant que représentant de l’ADDIP, j’avais expédié à M. Chauveau, à sa demande, plusieurs dossiers analysant les raisons de fond de notre opposition non pas à l’ours en tant qu’espèce, ce serait ridicule, mais à l’introduction sur le massif d’ours slovènes censés remplacer une population ursine autochtone aujourd’hui disparue (courriel du10 mars 2013 - 19:48:33 – HNEC).
Parmi ces dossiers, l’analyse du régime alimentaire des ours par des spécialistes internationaux et français dont M. Quenette, chef de projet de l'unité de recherche consacrée aux ours à l'ONCFS. Ces travaux scientifiques montraient que la vulgate diffusée à ce propos ne correspondait pas à la réalité, divers biais conduisant à sous évaluer la part d’alimentation carnée dans ce régime.
D’une part, si des restes végétaux apparaissent dans ces excréments, leur aspect grossier et leur abondance (quasi totalité du volume des laissés) « indique une faible capacité du tube digestif de l’ours brun à effectuer une dégradation poussée de la matière végétale » (Étude coproscopique … - Revue de Médecine Vétérinaire, 2003, 154/10). En clair, il y a d’autant plus de matière végétale qu’il ne peut pas s’en nourrir !
D’autre part, étant donné que les résidus de la digestion de la viande passent en quasi totalité dans l’urine, que celle-ci n’est jamais prélevée (ce serait sportif !), les informations fournies par les excréments sont biaisées comme le soulignaient déjà en 2000 les spécialistes norvégiens et autrichiens chargés de la rédaction, pour l’UE, du Plan d'action pour la conservation de l'ours brun en Europe (en anglais), page 26 de la traduction récente :
« Etant donné qu’elle est très digeste et d’une grande valeur nutritionnelle, la viande semble jouir de leur préférence quand elle est disponible. /…/ La plupart des études sur les habitudes alimentaires de l’ours brun se fondent sur l’analyse de leurs déjections et sous estiment l’importance des animaux, et notamment des mammifères, dans le régime de cette espèce. » (http://book.coe.int/ftp/2731.pdf)
Or que fait M. Chauveau dans cet article ? Après m’avoir cité rapidement, page 60, sur les problèmes de fond de la biodiversité pyrénéenne, il oppose à mon analyse (« et ce malgré »)… le mythe de l’ours herbivore dont je lui ai fourni les preuves scientifiques de l’irréalité !
D’autres éléments viennent ajouter à ce gauchissement de l’article, notamment sur la nature, l’état et l’avenir réels de la population actuelle d’ours dans les Pyrénées, condamnée à l’artificialité permanente pour une viabilité naturelle impossible à atteindre. Sources : les documents de travail fournis par la groupe grands carnivores des programmes Life Europe lors de la récente session de travail où, en janvier dernier, je représentais l’ADDIP, et les analyses des spécialistes de l’espèce, notamment généticiens, à propos des ours cantabriques. Il serait trop long d’aborder cet aspect pourtant central et que je documentais.
Tout cela n’est pas sérieux, très idéologique, un parti pris dont M. Chauveau a le droit, mais qui n’a pas sa place dans une revue qui nous a habitués à autre chose, attachée à fournir à des lecteurs, non spécialistes mais heureusement curieux, des données scientifiques fiables sur lesquelles fonder une réflexion motivée.
Sur le plan du régime alimentaire au moins, une mise au point me paraît incontournable dans un prochain numéro de votre revue, incontournable pour les raisons scientifiques que je viens de rappeler et qui n’ont rien à voir avec les positions des uns ou des autres face aux réintroductions.
Je rends public par ailleurs ce courrier tant dans notre réseau national de diffusion qu’au niveau des médias.
B. Besche-Commenge – ADDIP – 11 avril 2013
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ci dessus une lettre ouverte de l'ADDIP que nous nous devons de tous soutenir pour que les médias arrivent un jour a ne plus faire de l'endoctrinement mais de l'information
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