Les tests des chiens de protections reviennent sur la table.
Ils seront au menu d'une réunion du groupe national loup qui se tiendra le 17 novembre 2016 dans les locaux de la DDT de Valence.
Le ministère de l'agriculture, lui, a de la mémoire, et remet l'ouvrage sur le métier. Il ne fait aucun doute qu'il trouvera une légitimité à ces tests en s'appuyant sur les récriminations de randonneurs qui veulent traverser alpages et troupeaux comme bon leur semble.
Pour qui travaille avec des chiens de protection, l'idée de tester un chien comme on fait passer un contrôle technique à une voiture, est bien incongrue. C'est même en quelque sorte oublier leur qualité d'être vivant, sensible, et les considérer comme des machines, (niant ainsi qu'ils ont un cerveau) dénigrant leur instinct au travail, une certaine intelligence et une capacité de décision.
Les tests se passeront comment ?
Simple : on met un petit lot de brebis (100) dans 4 filets, l'éleveur amènera son chien dans ce parc et le lâchera (pas d’alternative). Le testeur observera, lui fera peur avec un parapluie ou un coup de feu en l'air et notera le comportement du chien. On espère que le cabot aura une réaction normale.
Par contre aucune prise en compte du contexte de travail auquel notre chien est habitué:
- Si il est normalement en pâturage avec 2000 brebis 5 autres chiens et un berger
-Ni si il est en grand parc avec 500 brebis et qu'il n'a jamais vu de filets
Ni aucune mise en condition de prédation pour voir quelle attitude aurait le chien. Il serait pourtant bien utile de savoir si le chiens se jette au devant du loup ou s'il rentre au milieu deu troupeaux la queue entre les jambes.
Depuis 3 ans , l'administration a-t-elle pris la peine de changer quelque chose avant de représenter ce dossier? Visiblement non. Une réunion (au moins) à eu lieu, sans les éleveurs, mais avec les mêmes acteurs que précédemment.
Parmi eux la Pastorale Pyrénéenne dont l'activité est la formation des éleveurs le placement et le suivit des chiens et bien sûr c'est elle qui réalisera des tests.
Parmi eux également la société centrale canine avec notamment Monsieur Massucci grand promoteur du Berger des Abruzzes. Notons que la société centrale canine pourrait à terme gérer le futur fichier.
C'est un peu demander à Jacques Servier de nous parler des effets secondaires du Médiator
Pour la prochaine réunion, le 17 novembre, les représentants de l’élevage sont invités. Ils pourront alors accepter ou refuser ce projet. Mais pour cela, il faut qu'ils évaluent les enjeux et qu'ils connaissent la position de ceux qui utilisent ou utiliseront un jour des chiens de protection.
Quel sont les risques.
Ces tests risquent de nous conduire à éliminer des individus, voir des souches efficaces face aux prédateurs, au profit d'animaux certes placides par rapport aux humains mais aussi par rapport au loup.
Les éleveurs qui auront refusé de tester leurs chiens ou qui n'auront pas éliminés ceux qui auront eu un résultat défavorable courront très rapidement le risque de ne plus être assuré et d'être plus lourdement sanctionnés par les tribunaux. A contrario, ils ne seront jamais dédouanés de leur responsabilité si leur test est ok.
La création d'un fichier et d'une filière d'approvisionnement en chiens testé positivement créera une pénurie et automatiquement une explosions des prix.
Le test vas créer une manne financière exceptionnelle pour ceux qui sauront se placer sur ce marché avec le risque que les crédits alloués à cette mesure viennent en déduction aux autres mesures. Il y aurait actuellement 3000 chiens de protection en place (chiffre qui va exploser dans les prochaines années avec la progression démographique du loup et la très probable fin des indemnisation pour les troupeaux non protégés) et les chiens seront testés 2 fois au cours de leur vie à 500 € le test
A l'issu de ce programme, pourrez vous encore choisir la provenance de votre chiot, ou élever un descendant issu de votre chienne ? Rien n'est moins sûr.
Nous sommes des gens sérieux et ne choisissons pas d'élever des chiens pour qu'ils mordent les humains. Nous ne nions pas qu' il y ait des accidents, nous le regrettons toujours, mais sont-ils si nombreux au regard de la surfréquentation de nos pâturages ? Et quand un chien pose problème nous savons nous même prendre la décision de le retirer. Alors faire croire que la mise en place d'un test et d'une filière d'approvisionnement réglera ce problème c'est jeter de la poudre aux yeux et perdre encore du temps avant de reconnaître que le problème ne vient pas des chiens mais du loup
A vous de choisir. Si vous pensez que vos représentants doivent s'opposer à ce projet, dites le leurs.
Les 3 syndicats généralistes Confédération Paysanne, Coordination Rurale, FNSEA, ainsi que la FNO sont invités. N'hésitez pas à leur donner votre avis. L'APCA sera également présente.Vous pouvez donc aussi vous tourner vers votre chambre d'agriculture.
Exprimez vous avant de vous trouver devant le fait accompli pour ne pas avoir de regrets plus tard !