mercredi 1 mai 2013

Lettre ouverte parc du Mercantour

Lettre ouverte aux responsables et employés du Parc National du Mercantour, secteur Roya-Bevera à propos des relations entretenues avec les locaux, usagers du site à titre professionnel ou tout simplement habitants des communes concernées.


Je voudrais pour commencer rappeler que l’adhésion quasiment forcée à Natura 2000 et au PNM est loin de s’être développée dans les perspectives que Roland Bruno (Président délégué de l’Observatoire Marin du territoire des Maures et Maire de Ramatuelle) écrivait en 2007 (cf. extrait de l’éditorial de « De l’importance de la communication », Lettre de Natura 2000, n°4, Septembre 2007) : « Il semble important d’accorder autant de considération à l’inventaire des activités socio-économiques qu’aux inventaires naturalistes. Le facteur le plus susceptible de remettre en cause les équilibres restant l’humain et son engouement pour « son » territoire, ne pouvant être contesté pour autant, la réflexion gagne à porter d’abord sur la meilleure façon de rencontrer les usagers du site. »

De fait, qu’en a-t-il été ?

Pourquoi, aujourd’hui, les rapports entre les agents du PNM avec ceux-ci, sont plus que distants, parfois hautains et dénigrants Un certain nombre de signes apparaissent corroborant ce constat.
La situation devient actuellement empreinte de rejet, d’arrogance et de violence. Une grande majorité des habitants de ces communes se trouve bafouée et humiliée du fait d’une politique erronée qu’appliquent avec zèle les agents du PNM. Ces agents ont, une méconnaissance des spécificités de l’histoire et des territoires sur lesquels porte leur « mission ». Cette méconnaissance est institutionnelle. Elle se comprend au travers :

* de leur mission de répondre ainsi à l’obligation de résultat en terme de conservation de la biodiversité exigée par l’Europe,

* du légitime souci de cerner au mieux les modes d’intervention des gestionnaires de ces espaces naturels.

Je ne parle pas au nom de tous, je ne parle qu’en tant qu’éleveur usagé depuis 40 ans des pâturages tendasques se trouvant dans le PNM

Je n’en appelle pas moins à ce que toutes les personnes concernées se rencontrent afin de défendre leurs remarques et revendications, ce, pour redéfinir une autre charte que celle actuellement imposée par une politique par trop didactique de soi-disant « experts environnementalistes ».En effet, ce qui devrait être une responsabilité commune de l’entretien et du développement de la biodiversité s’est transformé en une seule « Police de l’Environnement ». La mission des agents de l’environnement devient uniquement répressive et exclue la prise en compte de l’ensemble des êtres vivant (pierres, terre, plantes, animaux dont les êtres humains) en ces lieux.

Et pourquoi ne répondez-vous pas à la question fondamentale, qui est que, face aux nuisances internes et externes, le fait de créer des zones protégées et de les rendre indispensables est la conséquence économique et politique actuel ?

L’écologie ne peut exister d’une manière bureaucratique, mais bien par une attitude, une manière d’exister globalement où chaque être vivant d’un territoire donné à droit à la parole. La biodiversité fait partie aussi de nous-mêmes, les être humains, je dirais même, autant que les troupeaux !

En fait, que sont vos véritables et honnêtes analyses de « résultats » ? (à tous les niveaux) :

-La biodiversité, où s’arrête-t-elle ? A la seule nature-naturante ?
-Les pollutions et autres nuisances, sont elles mieux appréhendées ?
-Le pastoralisme se porte t’il bien ?
-Les randonneurs sont il satisfaits ? Et les visiteurs des gravures ?
-Quel est leur impact sur le milieu ?
-Les professionnels travaillants sur le site, qu’en pensent-ils ?
-La population locale s’en accommode t’ elle positivement ?
-Et vous ? Et ceux qui travaillent pour vous ?
-Et louloup ?


                                                                                               Pascal.

1 commentaire:

  1. Beaucoup de questions quasi philosophiques auxquelles Pascal, tu le sais, peu peuvent (et savent) répondre.
    après il faut s'interroger si tes moutons et les hommes sont mieux dans un environnement tel qu'aujourd'hui ou sur de vastes terrains bétonnés et aménagés. Parles-en aussi avec tes confrères de certaines stations des Alpes du Nord ou de Suisse...
    Car on peut toujours penser que la situation actuelle est mauvaise au regard d'un idéal, mais que vaut-elle par rapport à nos pires cauchemars ? et je ne vois pas grand monde dans les vallées, du Mercantour ou d'ailleurs, prêt à prendre en compte la vie de nombreux animaux, de nombreuses plantes. Alors les pierres...
    De fait la mission de police peut être critiquée, la façon dont elle est menée aussi, tout est toujours perfectible surtout quand des hommes "jugent" d'autres hommes... L'autodiscipline est un concept fort intéressant mais si on veut des résultats il vaut mieux passer à plus contraignant. Même si les rêveurs comme nous ne s'en satisfont pas toujours.
    Pour me rassurer je me dis que ça pourrait être tellement pire...
    Florent

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